5 fausses croyances à propos de l’instabilité de la cheville

Les entorses de la cheville sont l’une des principales raisons de consultation médicale chez la population active. De fait, les personnes blessées à la cheville auront des douleurs résiduelles au cours des 6 à 24 mois suivant l’entorse et environ la moitié d’entre elles subiront une seconde entorse avant d’être rétablies. Pire encore, une bonne proportion fera des récidives durant toute sa vie et développera une instabilité chronique de la cheville. Dans certains cas, cette instabilité de la cheville est attribuable à une mauvaise prise en charge. Voici donc cinq fausses croyances à démystifier à propos de l’instabilité de la cheville causée par des entorses répétées.

1- « Le temps arrange les choses »

Après un épisode d’entorse de cheville, la plupart des blessés ont l’excellent réflexe de suivre les recommandations de base : protection, repos, glace, compression et élévation. Si c’est votre cas, maintenez ces bonnes habitudes. Par contre, ne faites surtout pas l’erreur fréquente de retourner trop rapidement à vos activités normales une fois que votre douleur aiguë s’estompera. Non, il ne s’agit pas simplement d’une question de temps avant que vous retrouviez vos capacités. En réalité, une entorse mal guérie et qui n’a pas suivi de réhabilitation efficace se développera, dans plusieurs cas, en une instabilité de la cheville qui perdurera pendant plusieurs années.

Cheville instabilité
Cheville instabilité
Cheville instabilité

2- « Les exercices sont une perte de temps »

Les exercices de renforcement qui ciblent les muscles stabilisateurs de la cheville sont essentiels à tous les plans de traitements d’une entorse de la cheville, et ce, peu importe la gravité de la blessure. Lors d’une entorse, la capacité d’un ligament atteint est diminuée et c’est le rôle des muscles de venir protéger et stabiliser la cheville pour éviter les risques de récidive. Si personne ne vous a parlé d’exercices à effectuer pour vous rétablir à la suite d’une entorse à la cheville dans le cadre de votre traitement, vous avez malheureusement été mal conseillé!

3- « Je peux courir donc je suis guéri »

Attention! Si vous courez en ligne droite sur un terrain plat et que vous ne ressentez aucune douleur, cela ne veut pas nécessairement dire que votre entorse est guérie. À vrai dire, la course ne représente pas un test valable pour savoir si vous êtes prêt à recommencer vos activités. La cheville doit plutôt être soumise à des déplacements latéraux pour voir comment celle-ci réagira à différents angles et forces. Privilégiez plutôt un retour progressif aux sports comme le soccer, le tennis ou encore la marche en forêt qui sont plus exigeants pour la cheville. Vous aurez alors une meilleure évaluation de l’état de votre réhabilitation.

4- « La chevillère est seulement bonne pour les cas graves »

Une chevillère apporte une stabilité à la cheville et permet un support mécanique, une amélioration proprioceptive et une résistance à certains mouvements. De nombreuses études scientifiques démontrent une réduction du taux d’entorses de la cheville grâce à l’utilisation de ces dispositifs. Une étude scientifique publie par Doherty et al. (2017) a conclu que les chevillères, ainsi que les exercices, peuvent être bénéfiques dans une vaste majorité de cas pour prévenir que ceux-ci ne s’aggravent jusqu’à l’instabilité chronique de la cheville.

Cheville instabilité

5- « Il n’existe aucun traitement à part une opération »

Une infime minorité de cas d’entorses chroniques de la cheville nécessitent une chirurgie. Dans la majorité des cas, un plan de traitement de réhabilitation complet est de loin la solution la plus efficace. Un programme qui inclut à la fois des étirements ciblés, des amplitudes de mouvements, du renforcement musculaire, de la stabilité, du travail de proprioception ainsi qu’un retour progressif adapté en fonction de l’activité est la clé. Rappelez-vous de ceci : que votre instabilité de la cheville dure depuis deux semaines ou deux ans, il n’est jamais trop tard pour amorcer un véritable plan de traitement. En cas de doute sur votre condition, consultez votre professionnel de la santé.

 

Cet article vous est utile? Il pourrait l’être pour d’autres! Partagez-le en cliquant ici pour aider des gens qui, comme vous, veulent faire le premier pas vers la guérison.

antonin

Dr. Antonin Bérubé, votre podiatre
Diplômé du programme de doctorat en médecine podiatrique (DPM) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Il est professionnel de pathologies du pied et la de cheville. Sa passion pour la biomécanique et les douleurs musculo-squelettiques l’amène à traiter chaque patient comme un athlète, de façon à le remettre sur pied le plus rapidement possible et à prévenir de futures blessures.