Tendinopathie : ce que toutes personnes doivent savoir
Quelle que soit votre activité physique de prédilection, il est fort possible que vos tendons soient sollicités. Puisqu’il est déplorable de devoir mettre un terme à son sport préféré en raison des blessures tendineuses, voici quelques faits intéressants à leur sujet. Ainsi, vous serez mieux outillé et, espérons-le, cela vous permettra d’éviter ce type de blessures.
La tendinopathie ne s’améliore pas avec du repos
Bien que la douleur se soit stabilisée ou atténuée, le retour à l’activité est souvent douloureux puisque le repos ne permet pas d’augmenter la tolérance du tendon aux sollicitations.
La tendinopathie répond très lentement
Vous devez vous armer de patience, vous assurer que l’exercice est approprié et que vous y apporter la progression nécessaire. Toutefois, veillez à ne pas vous laisser tenter par l’envie de reprendre votre activité trop tôt, respectez les recommandations et écouter votre corps.

Rien ne prouve que cette blessure résulte d’une inflammation
Puisque la tendinopathie ne vient pas forcément avec de l’inflammation, les anti-inflammatoires peuvent ne pas être efficaces. Cependant, il arrive que certains médicaments anti-inflammatoires soient utiles pour atténuer la douleur, mais ils ne guérissent pas le problème.
Plusieurs facteurs de risque peuvent causer la tendinopathie
Toutefois, le facteur principal est la sollicitation excessive ou bien la trop grande quantité de certaines activités, telles que :
- Celles qui impliquent que le tendon emmagasine de l’énergie, comme marcher, courir, sauter;
- Celles dont les charges compriment le tendon.
Certaines personnes sont prédisposées en raison de facteurs biomécaniques, comme par exemple la force, ou systémiques comme, entre autres, l’âge, la ménopause ou le cholestérol élevé. Ces personnes peuvent souffrir de douleurs tendineuses même si elles apportent des changements subtils à leur activité.
L’exercice est le meilleur traitement contre la tendinopathie
Ce n’est pas tout à fait vrai. En fait, les tendons doivent être soumis progressivement à de plus grandes charges pour qu’ils puissent développer une plus grande tolérance aux charges qu’une personne doit supporter quotidiennement. En règle générale, la tendinopathie ne s’améliorera pas si cette considération importante n’est pas prise en compte.

L’importance de modifier la charge pour réduire la douleur tendineuse
Bien souvent, il faut plutôt réduire temporairement la charge trop importante et répétée que subit le tendon. En cas de surcharge chronique, le tendon poursuit sa production de cellules et ceci entraîne l’accumulation de fluide et la séparation des fibres de collagène. De ce fait, la structure du tendon est désorganisée et affaiblie, ce qui augmente le risque de blessures.
L’exercice doit être personnalisé
En effet, l’exercice doit se baser sur la douleur et la fonction de l’individu. C’est d’ailleurs ce que le professionnel fera. Lors de la consultation, il vous évaluera d’abord et il proposera par la suite un programme d’exercice visant à augmenter progressivement la charge pour permettre le rétablissement de la fonction, tout en veillant à respecter votre niveau de douleur.
Références scientifiques:
- Abate M, Gravare-Silbernagel K, Siljeholm C, et al.: Pathogenesis of tendinopathies: inammation or degeneration? Arthritis Research and Therapy. 2009, 11:235.
- Cook J, Purdam C: Is compressive load a factor in the development of tendinopathy? British Journal of Sports Medicine. 2012, 46:163-168.
- Littlewood C, Malliaras P, Bateman M, et al.: The central nervous system–An additional consideration in ‘rotator cu tendinopathy’and a potential basis for understanding response to loaded therapeutic exercise. Manual therapy. 2013.
- Malliaras P, Barton CJ, Reeves ND, Langberg H: Achilles and Patellar Tendinopathy Loading Programmes. Sports Medicine.
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Dr. Antonin Bérubé, votre podiatre
Diplômé du programme de doctorat en médecine podiatrique (DPM) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Il est professionnel de pathologies du pied et la de cheville. Sa passion pour la biomécanique et les douleurs musculo-squelettiques l’amène à traiter chaque patient comme un athlète, de façon à le remettre sur pied le plus rapidement possible et à prévenir de futures blessures.